Talentueux photographe de mariage, reconnu pour de nombreux mariages à l’étranger et de cultures différentes, vous avez certainement déjà aperçu le talent de Jacques ici, dans l‘e-book consacré à la photographie de mariage, ou ailleurs. Il est de nombreuses fois récompensé pour ses images : Fearless Photographer, WPJA, ISPWP…
Comment aimes-tu te décrire ?
Pour se décrire, faudrait se regarder. Cela a un coté nombriliste que je n’ai pas… Je n’aime pas me décrire…
Ton parcours. Comment la photographie est entrée dans ta vie ?
Ça va être d’une banalité terrible ! Mon père avait le 6×9 du sien, j’ai toujours trouvé ça joli comme objet. Ma famille était fan de super 8 et de photos de week end, de vacances. Je me rappelle aller porter les bobines au magasin de la rue Faidherbe (Paris XI), à coté de l’usine à chocolat… On regardait les tirages avec la patronne avant de les rapporter à la maison. Il est passé à un Yashica TL electro quand j’ai été en âge de m’en servir, que j’ai toujours mais qui ne fonctionne plus, et j’ai commençé à m’en servir. En 1977 je me suis acheté un Nikon FM en travaillant à la Poste. Cela a commençé à cette époque, je me suis interessé à ce qui se présentait dans les galeries du Marais, à l’époque les FNAC faisaient toujours des expos, beaucoup de Noir et Blanc, du social, des reportages de conflits, c’était le moment du Tchad.
Ton histoire, qui es-tu ?
A l’époque du Nikon FM je voulais faire l’école Louis lumière, je me suis heurté à un « NON » famillial, franc et massif, alors j’ai proposé l’école Estienne… Non plus. Bref, après avoir perdu du temps à Paris VI, je suis parti faire du bateau pendant un an (je faisais déjà du dériveur en compétition, courses et convoyages divers) et au retour j’ai repris mes études et je suis devenu ingénieur… Après le trou noir d’une carrière toute tracée, il est arrivé une prise de conscience progressive, 2 projets très difficiles à la suite, un problème de santé et ça a été le virage en 2007.
Ton style. Portrait ou paysage ?
Je n’ai jamais compris cette question… 90 % portrait et 90 % paysage en fonction du sens qu’on lui donne.
Tes choix. Argentique ou numérique ?
« La magie de l’image qui apparait dans le bain de révélateur» n’a jamais agit sur moi. Un jour j’ai donné des tirages à faire chez Publimod, le jour où je les ai récupérés j’ai compris qu’il fallait que je laisse cela aux autres. Le numérique me va bien et aujourd’hui correspond bien à ma façon de travailler.
Lumière naturelle et/ou artificielle ?
Je suis avant tout un photographe commercial, même si je reste dans ma ligne et dans un style que je garde en perpétuelle recherche.
- De jour, naturelle en extérieur et artificielle en studio.
- De nuit, naturelle + artificielle
Tes choix. Parles-nous de ta charte graphique, ton logo…
J’ai plusieurs sites, jusqu’à maintenant j’ai plusieurs chartes et logos, ce qui n’est pas forçément la meilleure solution mais elles se sont construites au fur et à mesure. Je tend à normaliser en ce moment, d’ailleurs. Quand j’ai changé en 2010 la charte de Magic Flight Studio, pas mal m’ont dit « çà fait girly » ou « on dirait un site de fille », c’était exactement ce que j’avais demandé à la graphiste : du féminin et du rond. Aujourd’hui je me suis un peu égaré entre les différents sites, je tend à reprendre des logos avec le point commun, le « M ». Comme justement, je vais en faire un 5ème il est tant de se pencher sur le sujet.
Mais bon… Je pense que ce qui est important, c’est le contenu, les images, le contenant est important également, mais il ne faut pas se tromper d’objectif ni y consacrer trop d’importance.
Matériel. Comment se compose ton sac photo ?
- Mariage et séances de couple de nuit: 2 Canon MKIII, 35, 50, 85, 16-35 et 70 – 200. 5 flashs avec gélatine ou Magmod avec déclencheurs Cactus V6, 3 pieds et des pinces Manfrotto pour les fixer. Un videur NEXTO. Prismes et bidules…
- Séance de couple de jour : Sony A7II, 28 f2, 35 f1.4, 50 f1.1 Voigtlander monture M , Helios 40 V1, STAK 135 f2.8, Canon 45TSE, tous avec bague d’adaptation. Je fais toutes ces séances en focus manuel.
Matériel. Tu dois partir 2 jours sur une île déserte, quel matériel amènes-tu ?
Pour 2 jour ? Une gourde pleine, un couteau et mon téléphone avec 2 boosters de batterie.
Sources d’inspiration. quel est le top 3 des photographes que tu suis ?
Je n’ai pas de top 3, cela va vous étonner mais je ne suis personne pour m’inspirer, c’est surement une erreur, d’ailleurs, faudrait que je prenne le temps de le faire en 2016. Je regarde surtout des photos « en général », je suis un lecteur assidu de « Polka » et de « 6 mois » également pas mal de photos de mode (Vogue, Citizen K, Numero), et de reportage social ou de guerre, depuis tout le temps. C’est ce mélange et la liberté de faire ce que j’ai envie qui me guide.
Quel serait le shooting/reportage de tes rêves ?
Porter le sac de Peter Lindbergh et rester avec un leader politique pendant 1 an.
Quelles sont tes astuces pour rester créatif ?
Arrêter de faire des photos avec des clients pendant 3 jours, déjà c’est beaucoup pour moi, et puis écouter Milena Perdriel…
Workshop. Quelle est la formation que tu souhaiterais faire ?
Je pars faire Mystic Seminar en Janvier, j’y pensais depuis 2 ans et je vais le réaliser, pour le coup de frais, pour prendre du recul.
Préparation de séance, installation, second shooter, workflow… que peux tu nous dire de ton organisation ?
Mariage : j’y vais heureux d’y être, c’est fondamental, d’où l’importance de ne signer que ce que j’ai envie de faire. J’arrive, je fais un tour, je bois un café, je papote avec la mariée, je m’imprègne, et je fais un « warm up « avec ce qu’il y a autour : robe, déco, les gens… je rentre dedans petit à petit. Je vais atteindre un point culminant de concentration pour la cérémonie.
Je n’ai quasi jamais de 2ème shooter, sauf si nécessaire, j’ai fait une fois une erreur avec une personne qui m’a créée plus de soucis que sans lui. Depuis, je fais très très attention, ceux/celles que j’accepte, je leur faire complètement confiance et je sais qu’ils/elles vont faire des choses intéressantes, c’est du bonus pour moi. Quelquefois je vais leur demander une chose précise car cela va m’aider et eux/elles aussi, je leur fait confiance. Mais globalement, et pour l’instant, je travaille seul.
J’ai un assistant depuis 4 ans (enfin c’est le 2ème), on travaille ensemble sur tout (mariage, couple et studio, livre…), je réfléchis à la D.A. (périodiquement) et on travaille ensemble sur la réalisation des pre set. J’en achète quelques uns de temps en temps, on les décortique, et finalement à chaque fois on les laisse de coté pour faire les nôtre. Cette organisation s’avère efficace et c’est également de l’oxygène. La décision a été difficile à prendre mais je ne saurais pas revenir en arrière.
Couple : c’est un peu nouveau, mais je commence à préparer les séances depuis quelques temps. Çà se passait déjà bien, donc çà se passera encore mieux, c’est surtout un choix personnel sur le relationnel avec les clients. Sachant que je ne fais pratiquement que des couples étrangers.
Ton travail. Quelle est ta photo préférée à ce jour ?
« Les 2 petites filles et la robe de mariée » : je vois leur histoire à venir sur cette image.
« Le père perdu dans ses pensées et sa fille Vicky à l’entrée de l’église » : pour ce qu’il s’est passé dans sa tête à ce moment et la lettre que sa femme m’a écrite…
As-tu des projets en préparation, ou réflexion ?
J’en ai toujours, sinon je m’ennuie… Au moment où j’écris, il nous reste encore de la déco à faire… Je souhaitais avoir un plus grand studio et dans Paris. Voilà, c’est fait, çà s’appelle « Les pavés bleus », c’est à Montmartre, c’est beau, c’est grand. Je dis « nous » car c’est une création commune avec Milena Perdriel.
Mieux te connaître. J’aime / J’aime pas.
[one_half]J’aime :
- le petit matin
- mes grenouilles (mes filles)
- les vagues de l’océan
- la pluie sur les toits
- la vie[/one_half][one_half]
Je déteste :
- les fanatiques
- les menteurs
- voir les gens que j’aime faire la gueule/être triste
- les gens qui disent « je sais pas » tout le temps
- les trucs « de vitesse »[/one_half]
Mieux te connaître. Comment te vois-tu d’ici 5 ou 10 ans ?
À 5 ans : facile, je commence juste un virage, je serais sorti en frottant les rails de sécurité (surement).. plus de studio, moins de couples ; j’ai mis 6 ans pour changer de studio….donc là je vais travailler à l’amélioration pendant 5 ans.
A 10 ans : là je vois 2 options se dessiner :
-Un (encore) plus grand studio…
-Un projet avec ma fille pâtissière, d’ici là elle aura avancée dans les siens et sera prête
-Les 2 dans la même ville, on a déjà parlé des villes…peut être l’étranger.
Ta phrase, ton conseil pour les photographes qui nous lisent :
Mes petits phrases alors, car j’en ai accumulé pas mal auxquelles je crois vraiment :
- Il faut bosser, le talent (même qu’un tout petit peu, restons humble et tout le monde en a) sans travail, ne sert pas à grand chose…
- Ne rien lâcher, se relever, recommencer.
- Un rêve dans la tête reste un rêve, un rêve sur du papier çà devient un projet.
- Rien n’arrive par hasard.
[bctt tweet= »Il faut bosser, le talent sans travail, ne sert pas à grand chose… #interview #jacquesmateos « ]
Quelque chose à ajouter?
Be happy, meme si c’est pas toujours facile…
Mateos Wedding – Magic Flight Studio – Myparisphotogapher.com