Photographe mais pas que…
En plus d’être un talentueux photographe, Eric-René a aussi un parcours intéressant et le goût du partage. Valeur chère à Pop. Il a mis en place un joli projet et je tenais à ce qu’il nous en dise un peu plus…
QUI ES-TU?
Je me nomme Eric-Rene Penoy (je ne remercie pas mes parents tout les jours haha), j’ai 37 ans, je suis Ardennais de naissance mais vis aujourd’hui en Ecosse à Glasgow. Je suis venu ici pour rejoindre ma partenaire rencontrée en France, il y a plus de 4 ans. Je ne suis pas photographe de formation, j’ai un cursus universitaire juridique, et social. Donc rien à voir avec le monde de la photographie.
COMMENT LA PHOTO EST ELLE ENTRÉE DANS TA VIE?
Après un passé de commercial et pas mal de petits boulots, je suis tombé dans la photographie il y a 6 ans en vendant des appareils photos au magasin Saturn de Reims. A force de discuter avec des clients qui pratiquaient la photographie depuis des dizaines d’années je me laisse enfin tenter. J’ai appris au fur et à mesure comment utiliser mon équipement.
J’ai discuté avec des gens du métier sur les réseaux sociaux, depuis je reste très actif sur ces modes de communication. Cela m’a fait grandir. Je voulais trouver une façon de m’exprimer.. Et je voulais tout expérimenter en terme de prise de vue sans trop savoir le but de mes clichés.
Des amis de longues dates m’ont demandé si je voulais couvrir leur journée de mariage. Puis un autre couple et j’ai commencé a y prendre goût. Je ne regrette rien de cet apprentissage, j’ai pris le temps de me construire. J’ai appris les figures imposées avant de pratiquer les figures libres, comme dans toute discipline.
TON STYLE. PORTRAIT OU PAYSAGE?
Clairement Paysage, mon style est très journalistique, cinématographique ou théâtralisé. J’ai toujours l’envie de placer quelqu’un au milieu d’un lieu.
TES CHOIX. ARGENTIQUE OU NUMÉRIQUE?
Numérique clairement, j’ai besoin de faire le post-traitement.
LUMIÈRE NATURELLE OU ARTIFICIELLE?
99.9% lumière naturelle. Comme je suis quelqu’un de timide et réservé, je me dit toujours que le flash va perturber mes clients. Donc à part quelques photographies pour les danses, je n’utilise jamais le flash.
MATÉRIEL. COMMENT SE COMPOSE TON SAC PHOTO ?
Je me balade entre les gens avec mon harnais, à ma droite un 6D avec un Sigma 35mm ART, à ma gauche un 5D Mkii (qui va vite être vendu pour un second 6D) monté avec un 50mm.
Je shoote 95% de mes photos avec le 35 pour des raisons esthétiques et personnelles. Il correspond le plus a ma recherche de capturer l’instant dans une dimension journalistique. J’ai aussi un jeu de prismes, des batteries, cartes supplémentaires, une imprimante instax mini pour donner des photographies à mes clients avant la fin du dessert, je trouve cela sympa de leur délivrer des photos de la journée alors qu’ils ne s’y attendent pas.
INSPIRATION. QUELS PHOTOGRAPHES SUIS-TU?
Je sais que cela peut choquer mais contrairement à beaucoup de mes collègues, je regarde énormément de photographes. Tout les jours je passe une heure à regarder ce que les autres font, recherchant de nouveaux talents. Le métier ne cesse de me surprendre, c est juste fou le nombre de photographes de grands talents.
Pour citer quelques noms, je me sens très proche des styles drama, j’ai mes chouchous comme tout le monde. Petar Jurica, Nirav Patel, Les Kitcheners, Jonas Peterson, Forged in the North.
En France, je suis des collègues aussi, Thierry Joubert, Jean-Laurent Gaudy, Laurent Brouzet, Baptiste Hauville et Yoris Couegnoux. Honnêtement je peux remplir la liste de plus de 200 noms… Plus généralement, j’aime regarder les collègues qui ont un univers très marqué.
TU PARTAGES TA VIE ENTRE LA FRANCE ET L’ECOSSE, LA PHOTOGRAPHIE EST-ELLE ABORDÉE DE FAÇON DIFFÉRENTE DE CHAQUE COTÉ DE LA MANCHE ?
Le plus gros de mon activité se passe en Ecosse. Sur les presque 50 mariages de l’année dernière moins de 10 se sont passés en France donc je n’ai pas de valeur spécifique à parler des mariages français. J’aime les mariages anglais, je les trouve mieux organisés en terme de rythme, c’est plus encadré et beaucoup de cérémonies sont laïques, humanistes ou se passent au milieu des montagnes en petit voir très petit comité.
Je pense que les clients respectent plus la personnalité du photographe au Royaume-Uni. Il est aussi de ma responsabilité de communiquer avec mes clients potentiels, il m’arrive encore de faire des erreurs de casting. Il faut juste que je limite ces erreurs mais tout va dans le bon sens pour le moment et je commence à dire non à des clients. A partir du moment où l’on se rend compte que l’on peut dire non à des clients, la partie est gagnée.
TU ES SPÉCIALISÉ PHOTOGRAPHE DE MARIAGE, QU’EST CE QUI TE FASCINE DANS CET UNIVERS ? QUELLE EST TON APPROCHE?
J’adore couvrir les mariages, toutes les différentes formes de la photographie sociale cohabitent dans une seule et même journée. Les émotions, les petits gestes, la dramaturgie, l’amour, les sourires, les larmes, les portraits, le décor. Les plus beaux mariages que je couvre sont souvent ceux ou l’on se retrouve en petit comite. Je suis une vraie éponge à émotions et un rien me fait frissonner ou m’émouvoir. Il m’arrive d’arriver à la fin des journées de mariage, prendre dans mes bras les mariés et les remercier pour m’avoir tant donné, je leur dit que je suis fier d’eux. On se prend dans les bras, on rit, on pleure ensemble et on boit un verre.
Mon approche est clairement journalistique, je me fonds dans la foule et je laisse la scène se dérouler devant mes yeux.
[bctt tweet= »Je me fonds dans la foule et je laisse la scène se dérouler devant mes yeux. »]
QUELLES SONT TES ASTUCES POUR RESTER CRÉATIF ?
Je n’aime pas couvrir deux fois le même lieu, comme je n’en suis qu’à mes débuts c’est encore assez facile. De même, je ne préfère pas voir le lieu avant le grand jour. J’apprécie ce regard neuf sur les choses. La génération actuelle des photographes de mariage peut par définition parer à toutes situations en terme de lumière.
MY BIG WORKSHOP. DE QUOI S’AGIT-IL ?
C’est un projet qui a émergé dans ma petite tête il y a un an. Je trouvais frustrant de rater un workshop basé sur le monde du mariage. On a la chance d’être dans un métier et quelque part un style de vie ou les gens n’ont pas de secrets pour les autres. Je trouve qu’il y a une superbe dynamique dans mon métier. Alors j’ai voulu simplifier la vie de mes collègues en leur offrant une plateforme gratuite listant les workshops basés sur le mariage et ce partout dans le monde. Entre temps, on a monté une petite équipe. Il reste encore beaucoup de choses à mettre en place, la tâche est longue et d’autres choses vont arrivées très rapidement mais c’est un joli projet et on travaille tous pour le rendre attractif, beau et intéressant. J’en profite pour remercier l’équipe.
Plus d’infos : http://www.mybigworkshop.com
AS-TU UNE PHRASE FÉTICHE, UN LEITMOTIV À NOUS PARTAGER ?
Il est impossible de se tenir en ce monde sans se courber .
3 Comments
Article intéressant et belles images. Bravo
Oh la la moi même j’organise un workshop mariage tres bientot ce qui ne m’empêche pas d’en chercher moi même. Bravo
Bonjour, très bon interview! c’est une belle source d’inspiration pour mes prochains mariages.