Solène Lagant - la puissance de la maternité en photographie

Aujourd’hui, nous avons plaisir de partager les mots et les images d’une jeune photographe de douceurs, Solène Lagant.

Depuis quand fais-tu de la photo ?
Comment te définirais-tu, en trois mots ou en quelques phrases ?

Depuis très jeune je photographie tout et n’importe quoi. Je partais toujours en vacances avec un appareil jetable que je remplissais de milles choses. Au collège, avec mon premier compact, ce sont mes amis et ma famille que j’ai commencé à photographier. J’étais un peu la pote relou qui prend tout le temps des photos de tout le monde.

Étant une grande nostalgique j’ai toujours ressenti ce besoin de me souvenirs de tout, des paysages, des couleurs, des visages. Il me suffit de remettre les yeux sur une ancienne photo pour me refaire toute la scène dans ma tête. Pour moi ce sont les seuls souvenirs qui traversent véritablement les années.

Et tout cela a pris un sens bien plus fort le jour où j’ai perdu quelqu’un de très précieux. L’angoisse de l’oublier, d’oublier son visage, m’ont fait réaliser à quel point les photos sont importantes dans notre vie, c’est tout ce qu’il nous reste une fois les êtres chers disparus.

Si je devais me définir en 3 mots : nostalgique, mélancolique et amoureuse des rencontres.

Aujourd’hui je trouve un réel plaisir dans le fait de rendre service aux autres, de me sentir utile tout en faisant quelque chose que j’aime profondément. J’offre à des familles ces précieux souvenirs qu’ils chériront toute leur vie et leurs enfants après eux.

A part la photo, qu’est-ce qui te fait vibrer dans la vie ?

La photo fait tellement partie intégrante de ma vie que j’ai parfois beaucoup de mal à m’en détacher. Sinon, ce qui me fait le plus vibrer c’est le voyage, découvrir d’autres cultures et admirer les magnifiques paysages qui constituent notre planète ! C’est quand je suis totalement dépaysée que je me sens la plus épanouie et sereine.

Ma troisième grande passion après le voyage et la photo c’est la Science-fiction ! Fan incontestée de Star trek. Mais finalement on en revient toujours au même, l’exploration d’univers inconnus et la rencontre avec d’autres espèces.

Que photographies-tu ? Comment as-tu choisi ta spécialité ?

Je suis photographe sociale. Je photographie les mariages, les grossesses, l’arrivée de bébé et aussi la famille au complet. J’adore l’aspect très humain de mon travail, rencontrer des personnes, échanger sur leur vie, ce qui est important pour eux. Je m’enrichis de chaque rencontre.

Je me suis spécialisée dans la photo de maternité, au sens large du terme, de la grossesse à la vie de parent. N’étant pas encore maman, je dois avouer que la maternité me fascine autant qu’elle m’effraie.

Je vois les mères comme des femme fortes, pleines de courage et magnifiques dans leurs imperfections. La peur, le doute mais aussi la confiance et la force qu’apporte la maternité. C’est ce regard particulier que j’ai que je souhaite transmettre à travers mes photos. Pour cela j’adore emmener les futures mamans en pleine nature, car la définition de la nature est la même que celle d’une mère : belle, forte et fragile, qui crée la vie.

J’ai à cœur également de montrer la relation parent/enfant le plus naturellement possible. Par le biais de l’allaitement, acte si naturel et pourtant tabou dans nos sociétés, par le peau à peau également. Ce retour au contact primitif des parents et de leurs enfants qui contribue à créer cette relation si exceptionnelle. J’aspire à créer des images esthétiques et puissantes qui parlent d’elles-mêmes sur cet amour inconditionnel qui me fascine tant.

L’entrepreneur en toi ?

Quel est le pire conseil qu’on t’ait donné dans ta vie d’entrepreneur ?

On m’a souvent dit que l’on ne pouvait pas mélanger Artistique et business. Je reste persuadée que cela est totalement faux. La photographie est justement un domaine où il est possible de s’épanouir artistiquement tout en vivant correctement.

Aujourd’hui n’importe qui peut faire des photos. A nous de nous démarquer en apportant du sens, du beau, de l’émotion dans notre travail. Et si ce que l’on souhaite transmettre parle aux autres, alors ils seront prêts à payer le prix que l’on demande pour s’offrir notre vision de leur histoire.

Quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné dans ta vie d’entrepreneur ?

N’attends pas que tout soit parfait pour te lancer.

En double activité depuis 2018, j’ai longtemps eu peur de me lancer à temps plein, peur de ne pas gagner assez pour en vivre correctement, que mon travail ne plaise pas, de ne pas être légitime. Et pourtant le destin (autrement nommé le covid et un licenciement économique) est passée par là. Dès ma première année à temps plein, et malgré les circonstances actuelles, j’ai dépassé tous mes objectifs et je vis déjà de mon activité photo !

As tu été aidée ou coachée pour le côté business ?

Je suis entièrement autodidacte, que ce soit pour le coté technique photo et business. J’adore me former et je suis très gourmande de formation en ligne. J’ai énormément appris de youtube et de « mini-formations » venduess par de nombreux photographes.

Mais ce qui m’a le plus appris, ce sont les nombreux échanges que j’ai pu avoir avec d’autres photographes professionnels rencontrés au fur et à mesure des années. Beaucoup disent que la photo est un monde très concurrentiel et pourtant j’ai réussi à m’entourer de magnifiques personnes qui m’ont énormément donné sans rien attendre en retour. C’est grâce à tout ça que mon activité fonctionne aussi bien aujourd’hui.

Mon point fort en tant qu’entrepreneur est que je me remets toujours en question, je souhaite toujours tout expérimenter et évoluer sans cesse. C’est un vrai moteur pour progresser.

C’est également mon point faible car j’ai tendance à me disperser et à ne pas toujours aller au bout des choses. A toujours tout remettre en question je me bloque moi-même.

Sur quel point tu as besoin de recevoir un conseil, toi-même maintenant ?

J’aimerai apprendre à plus me faire confiance. Avoir le courage d’aller au bout de certains projets personnels car je suis encore beaucoup entravé par mon manque de légitimité.

Le matériel / La technique

Quel matériel photo utilises-tu ? Comment t’es-tu formé(e) ?

Team Canon ! Je travaille avec 2 canon R6 que j’adore. Je travaille principalement au 35mm qui me permet d’être proche de mes « modèles » tout en incluant du contexte. J’aime montrer la beauté de l’environnement et placer les familles au centre sans devoir être à plusieurs mètre d’eux. Lors de chaque séance, j’échange énormément avec eux pour apprendre à les connaitre, les détendre et leur offrir des photos où ils sont à 100% eux-mêmes dessus.

Je travaille également avec un 50mm f1.2. Une optique magnifique qui me permet de photographier des gros plans, les détails de la peau, des caresses de maman sur bébé, les détails d’un baiser, de la goutte de lait lors de l’allaitement, etc. L’idée est de transformer en œuvre d’art toutes ces petites choses qui sont totalement uniques à chaque personne et à chaque famille.

As-tu des projets personnels ? Pourquoi ?

J’en ai des tonnes ! J’adore me lancer dans pleins de projets et expérimenter. Un de mes objectifs et rêves serait de me lancer dans la formation. J’aime autant apprendre que partager. Et cela serait une immense fierté de me dire que je peux apporter aux autres autant que l’on a pu m’apporter. Le partage et la transmission sont deux choses qui me font vibrer.

Le deuxième, plus personnel est de continuer de voyager et de découvrir le monde. C’est pour ça que je travaille si dur.

Peux-tu citer ou partager un de tes rêves professionnels les plus fous, les plus ambitieux, ceux qui parlent à tes tripes !

Photographier une mère allaitant son enfant en plein cœur des Highlands écossais ou des plaines volcaniques du Teide. Sublimer la maternité dans la puissance de ces paysages parmi les plus beaux que j’ai pu visiter.