#PhotographeDuMois

Estelle Lefevre – le graphisme dans les photos life-style

Quelle joie de vous présenter cette interview avec Estelle !!!

C’est une chère amie de longue date qui mène avec délicatesse l’art d’être soi-même, d’être entrepreneure et d’avancer dans son chemin.

Estelle est photographe de famille et d’intérieures. Et de familles en intérieur. Voilà son monde :


Qui es-tu ? / Comment te définirais-tu, en trois mots ou en quelques phrases ?Je suis Estelle une rêveuse ancrée dans la réalité. Voyageuse de mère en fille. 


A part la photo, qu’est-ce qui te fait vibrer dans la vie ?

Je suis passionnée d’art-chitecture et de décoration. J’adore flâner dans les musées ou les brocantes pour m’inspirer. Evidemment dès que je peux je voyage et le jardinage me détend. Je suis une sorte de couteau suisse humain du DIY !

La photographie et toi ?

 Que photographies-tu ?

La photo et moi avons une relation étrange. Un peu comme un sex-friend qui devient au fil du temps l’amour de ta vie.J’ai commencé ado avec l’appareil d’un ami de ma mère. Ultra perfectionné pour la novice que j’étais, j’ai bousillé des tas de pellicules pour photographier des oiseaux jamais dans l’images au Lac du Der. Quelques années après c’est l’appareil du père d’un pote que j’ai utilisé en cachette. Avec ma bande on faisait plein de soirées, et moi je shootais nos frasques. Mon pote me prêtais l’appareil, je mettais mes pellicules que je développais, je les imprimais et je faisais des romans photos. Mes premiers reportages ! 

Après je bac j’ai fait une fac d’Arts plastiques à Valenciennes où j’ai appris les bases de la photo et le développement argentique. Mon père m’avait donné son vieux Canon AE-1. J’ai passé des heures au labo à me bousiller les yeux à la lumière rouge. J’adorais cette odeur âpre, et cette ambiance magique de la magie qui devient tangible. L’alchimie avait pris ! J’ai plus trop touché à un appareil photo ensuite. C’était mon objet de création. Comme mes pinceaux ou mes crayons quand je peints ou que je dessine. J’aime les utiliser par cycles et les laisser de côté ensuite.

Et puis un été ma mère m’a proposé de partir en voyage avec elle en girls band. On est allées à Carrefour acheter un appareil photo numérique pour avoir des souvenirs. L’envie est revenue, j’ai shooté de nouveau. Et j’ai fait rapt sur l’appareil photo ! Pour le récupérer elle m’en a offert un que pour moi. Et j’ai continué de shooter mes voyages. J’ai continué mes études avec un peu de photo par-ci par-là, en voyage surtout. J’ai commencé à bosser et j’ai rencontré un photographe indépendant que j’ai accompagné sur quelques shootings. Histoire de m’amuser d’abord. Et je l’ai vu faire. Ne pas se prendre la tête, créer, gagner sa vie avec ses images. Premier déclic. J’ai eu envie de me lancer, mais un peu la trouille …

Plus le temps passait plus j’avais envie de gagner ma vie comme ça. Une amie a eu un bébé et m’a demandé de faire des photos d’elle, elle m’a dit que j’avais un œil, que ça pourrait être rigolo. J’avais jamais manipulé un bébé, mais ça ne me faisait pas peur. Et comme je ne suis pas la dernière pour m’amuser…

Dans ce premier shooting il y avait déjà tout ce qui fait ma signature aujourd’hui. Pour autant je n’osais pas franchir le pas. Il m’a fallu encore quelques années et un accident de scooter pour qu’enfin je me décide à franchir la pas !


Comment as-tu choisi ta spécialité ?

Je n’ai pas vraiment de spécialité. Je shoote ce qui m’intéresse. Les gens, leur environnement, l’architecture. En photo j’aime avoir la démarche d’un architecte. Savoir qui sont les gens que je photographie et comment ils s’intègrent dans l’espace qu’ils habitent. C’est pour ça que j’aime aller chez eux. Leur domicile raconte aussi leur histoire. 


Quelle est ta patte, ta différence ? Penses-tu que tes clients la reconnaissent ?

J’aime la couleur et le graphisme dans le naturel. Mes clients viennent me voir pour ça. J’adore créer des images en partant de ce qu’ils ont chez eux. C’est cette authenticité travaillée qu’ils aiment quand ils viennent me voir. C’est créer l’extra (avec leur) ordinaire.

C’est cette authenticité travaillée qu’ils aiment quand ils viennent me voir. C’est créer l’extra (avec leur) ordinaire.


Quelle est ton idée du succès ?

Je me fiche un peu du succès. Le succès signifie qu’il y a aussi de l’échec, c’est une vision verticale et comparative du monde à laquelle je n’adhère pas. Je préfère penser au bonheur parce que c’est une question d’équilibre, c’est horizontal.

Formation vidéo - Aiguiser son regard en trouvant le beau dans le quotidien
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L’entrepreneur en toi ?

Il y a-t-il eu un moment précis où tu as décidé de devenir entrepreneur ? As-tu fait un business plan ?

Je suis entrepreneuse dans l’âme. Créer c’est déjà entreprendre finalement. C’est mettre en œuvre une idée. Quand je me suis lancée j’étais architecte d’intérieur et scénographe, bien payée, dans une grosse boîte. Je venais d’acheter un appartement avec une endettement à hauteur de ces moyens là. Pragmatique, je me suis tout de suite imposé la rentabilité. J’ai fait un business plan et quand j’ai posé ma démission, j’avais déjà des contrats photo à honorer. Je n’ai pas eu de temps mort.

Quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné dans ta vie d’entrepreneur ?

C’est un conseil mantra de Milena*. Ma phrase fétiche qui répond à toutes les questions quand je perds mon chemin : « Pour combien ça te fait plaisir de le faire ? ».  Ca dit tout ! Je suis à mon compte pour faire ce qui me plaît et gagner assez d’argent pour en vivre dignement. Ce qui ne rentre pas dans ces critères ne mérite pas mon attention.


Comment as-tu fait ou fais-tu pour définir tes offres et tes tarifs ? Business model.

On m’a claqué la porte au nez quand j’ai commencé. Je voulais me renseigner sur les tarifs pratiqués et le marché pour ne pas sous estimer mes propositions tarifaire ou être hors sujet. Quand on arrive dans un milieu c’est pas évident de prendre la température sans aide. Surtout quand on veut proposer quelque chose de différent. Je me suis formée avec le système Photocoach que proposait André Amyot à l’époque et repris aujourd’hui par Marie-Astrid d’AMA conseil. Tout ne me correspondait pas forcément, mais j’ai fait le tri de ce qui m’était utile. Et clairement, définir des bons tarifs a été le meilleur investissement de toute mon entreprise. Dès le début j’ai travaillé en étant rentable et mon activité a tout de suite décollé.


Quel est ton point fort et ton point faible en tant qu’entrepreneur ?

Mon point fort c’est le KIS (keep it simple) un principe qui est aussi ma personnalité. Faire les choses simplement.  Je ne me prends pas la tête et je suis organisée. Ca passe dans mon workflow, dans ma relation client, dans ma façon de faire. Ca pourrait être mon point faible aussi. Quand je ne sens pas un prospect je ne m’engage pas pour éviter les nœuds au cerveau là où d’autres se tortureraient un peu plus et gagneraient sûrement plus de sous.


Quel est ton point de vue sur le marketing, la vente ?
Je n’aime pas vendre. D’ailleurs je ne pousse jamais mes clients à acheter des choses. Je préfère bien bosser et leur donner envie d’acheter. J’ai construit mon business modèle là dessus.

Le matériel / La technique.

Quel matériel photo utilises-tu ?
Je me fiche de mon matos. J’aime être efficace et légère. Que l’objet soit performant avec le minimum d’encombrement. Simple mais efficace, KIS aussi ! 

En ce moment pour travailler j’ai le NIKON Z6 qui me convient parfaitement avec plusieurs optiques (24, 35, 50, 14-30, 105 et 85). En voyage pour mes photos perso j’utilise un fuji X T3 qui est résistant (au vu de ce qu’il prend entre la mer, le bateau, les avions ou les dos de chameaux ! )


Projets personnels

As-tu des projets personnels ? Pourquoi ?

Il y a quelques années j’ai participé au collectif « 12 Photographes s’inspirent ». Chaque mois nous proposions une image en rapport avec un thème précis.

Pour Pollock-Mondrian j’avais créé un portrait de moi enceinte. 

J’en ai plusieurs qui dorment dans mes carnets que je n’ai pas encore eu l’énergie ni le temps de mener. Ma vie de photographe a été ponctuée de la naissance de mon fils et d’une dépression post-partum, d’un divorce qui paraissait simple mais qui ne l’est finalement pas. Tout cela m’a plombé et tué mon temps de cerveau disponible, je commence seulement à m’en extraire.D’ailleurs c’est ça aussi être entrepreneur, garder son entreprise à flots quand la vie personnelle prend l’eau.


Peux-tu citer ou partager un de tes rêves professionnels les plus fous, les plus ambitieux, ceux qui parlent à tes tripes !
Mon plus beau projet c’est sûrement le Palais Bulles. Pendant toute une journée j’ai eu accès à la maison du créateur Pierre Cardin avec la LIBERTE TOTALE de photographier ce qui me plaisait, sans aucune restriction de circulation. Le kiff tient évidemment au lieu emblématique et photogénique sans aucun doute, mais aussi et surtout à la confiance que m’a accordé le régisseur d’accéder à ce niveau d’intimité. 

Ton actualité et tes contacts

J’ai gagné quelques prix pour les concours Lifestyle Photographers et Fearless Photographers, c’est chouette de faire partie d’une communauté !

Vous pouvez retrouver mon travail sur mes sites web et réseaux sociaux : 
Sites : http://www.in-wonderland.fr/ (photo sociale) et https://www.estellelefevre-photographe.com/ (architecture)

Insta : https://www.instagram.com/stories/the_spice_of_my_life/
https://www.instagram.com/in_wonderland_photographie/
https://www.instagram.com/estelle_lefevre_photographe/

Des bises

Estelle

*Milena = MilenaP qui met en page cet article et tout d’un coup se met à rougir ☺️

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