Ton histoire. Qui es tu ?
Je suis né et vis à la périphérie de Montpellier, j’ai 48 ans, une formation de technicien en poche, et suis autodidacte en ce qui concerne la photographie.
Comment la photographie est entrée dans ta vie ?
Assez simplement, je fais de la photo depuis que je suis gamin.
J’ai acheté pour mes 13 ans, un Pentax K1000. Un argentique qui était déjà une antiquité à l’époque, mais qui fonctionne encore!
J’ai commencé la photographie argentique en Noir et Blanc, essentiellement des paysages, puis par la suite, de l’architecture, avant de passer aux portraits.
J’ai appris sur le tas, on perd pas mal de temps, mais on se crée une vision personnelle.
En 2007, j’ai commencé, par le biais d’un premier site internet, à présenter mes photos, afin d’avoir un retour sur mon travail.
J’ai abordé le thème du portrait en approchant des modèles dans la rue, c’était assez folklorique, mais cela m’a permis de rencontrer des gens spontanés, motivés.
Petit à petit, j’ai donné plus de créativité à mon travail, d’abord par le biais d’autoportraits, puis en demandant à des modèles d’accepter mes projets, en utilisant mon expérience des grands angles.
Je me suis ensuite mis à l’exploration urbaine (Urbex), aux poses longues et au HDR en 2010.
J’ai lancé mon deuxième site, www.graphylight.com à cette époque, et essaye de l’améliorer au fur et à mesure.
On m’a souvent dit que mes photos étaient sombres, voire mélancoliques… J’aime le côté sombre dans les photos qui oblige à s’attarder sur ce que l’on voit, pour découvrir les détails, à contre-courant de la tendance à la surexposition.
Côté matériel, je suis fidèle à la marque Pentax, un K5 II actuellement.
Parles nous de ton style. Portrait ou paysage ?
Les deux! Je photographie les paysages depuis mes débuts…
Ce type de photographie m’a conduit à utiliser les ultra-grands angles, une vraie préférence dans mes objectifs, essentiellement le Sigma 10-20 mm, et le fish-eye dans certains cas.
De toute façon, je ne sais pas photographier en étant loin du sujet. J’ai quasiment le 10-20mm constamment sur le Pentax, et je réalise beaucoup de mes portraits avec. Au plus fort, je suis au 50mm.
Photographier les personnes, c’est faire pour moi, le choix d’une approche humaine, d’un dialogue, créer une complicité pour permettre à la personne de s’exprimer.
Je ne photographie presque jamais sans discuter avant avec la personne, sans avoir son accord. J’aime que cela soit un moment partagé, saisir des émotions, je ne suis pas une personne qui mitraille, je pense que c’est un reste de l’époque où la pellicule était de 36 vues !
La majorité des personnes ne se perçoivent pas comme photogéniques… pourtant, la beauté est multiple, ce qui me plait c’est traquer l’émotion, les traces de vie sur leur visage.
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Un photographe comme Andrzej Dragan me fascine en termes de rendu, ou Lee Jeffries pour les portraits en Noir et Blanc. Les photographes qui racontent une histoire m’intéressent, surtout ce qui couvrent un évènement, et qui nous font ressentir des émotions.
Préparation de la séance, installation, workflow, post-traitement… que peux tu nous dire de ton organisation ?
Cela dépend en fait de la spontanéité de la séance. Si c’est dans la rue, soit je m’adapte à la scène, soit je réagis en déplaçant un peu la personne pour avoir un fond qui me convienne.
Si c’est un thème que je travaille, la plus grande difficulté est de trouver le lieu adéquat. C’est souvent cette absence de lieu qui me pose un problème à la réalisation de mes idées, les personnes étant plutôt favorables pour participer. En général si les gens acceptent de travailler avec moi, c’est qu’ils ont vu mon travail et qu’ils sont d’accord, qu’ils me font confiance.
Je recherche constamment des lieux, des « têtes » pour réaliser mes idées, j’aimerais bien également réaliser les idées personnelles des modèles. Il y a deux choses que j’aime, l’humour, la dérision, et la simplicité dans les rapports humains.
Une séance dure en général 1h30, je travaille seul, ensuite c’est du travail de développement puis de retouches. Je n’ai rien d’automatisé, simplement parce que je n’aime pas obtenir une image moyenne, avec les mêmes critères que la suivante.
Je passe d’une heure à deux heures sur chaque image, je vais au bout de ce que je veux comme rendu et refais si cela ne me convient pas. Après avec le temps quand tu revois ce que tu as fait, tu veux toujours tout reprendre…
Quelle est l’histoire derrière cette série ?
Je voyage parce que j’aime ça. Mais je voyage surtout pour pouvoir photographier des lieux, des ambiances, des personnes. Des coutumes, des expressions, une ambiance palpable, et des réactions tellement éloignées de ce que l’on a dans notre pays. Allez demander sur un marché en France de réaliser des portraits…
De ces voyages, il est sorti des portraits qui me touchent. Petit à petit, j’ai eu un stock de photos, et en même temps, j’avais envie de faire du Noir et Blanc.
J’ai repris un portrait pour le refaire en Noir et Blanc, il en est sorti « Série Noire », un premier portrait bien sombre… La suite, elle se fait au fur et à mesure, j’alimente régulièrement cette série.
Ton conseil pour les photographes pros qui nous lisent ?
Je n’ai pas de conseils vis-à-vis des professionnels, c’est plutôt eux qui pourraient m’en donner!
Etant autodidacte, les conseils sont bienvenus, la remise en question sur son travail permet d’avancer…
1 Comment
Magnifique.