Inspiration

Nicolas Pousset: Gaphisme & Architecture

Je m’appelle Nicolas Pousset, j’ai 33 ans, je suis un passionné de photographie, mais la photographie n’est pas mon métier. Je l’exerce comme un divertissement mais j’y consacre beaucoup de temps, presque autant de temps que pour mon activité principale. Je peux presque dire en ce sens, que c’est un deuxième métier !

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Ton parcours. Comment la photographie est entrée dans ta vie ?

J’ai toujours aimé « l’image ». Très tôt je m’y intéresse déjà en empruntant souvent l’appareil reflex argentique de mes parents pour concrétiser les débuts peu glorieux de l’expression de ma créativité. « Ne gâche pas de la pellicule », je me suis souvent entendu dire ! :-) J’en ris maintenant beaucoup mais c’était un peu vexant à l’époque. J’essayais pourtant de donner mon possible, j’étais déjà content de ce que parvenais à créer. Je me rends compte maintenant tout le sens et la pertinence de cette remarque. Je tiendrais peut-être sensiblement le même discours face à un photographe débutant qui produirait ce que je photographiais à l’époque.

Bref, je me suis orienté très tôt vers la photographie macro, c’était d’ailleurs mon premier investissement après l’achat de mon reflex : un objectif macro. Je fréquentais beaucoup les forums photographiques et les différents avis que j’obtenais sur la critique de mes images m’ont beaucoup aidés à progresser. Beaucoup d’entre eux m’assuraient que mes images avaient une forte qualité graphique et que je semblais avoir une sensibilité particulière pour le graphisme en général. Prenant note de ces commentaires, j’essayais de me perfectionner dans ce thème de la photographie qui me plaisait effectivement beaucoup.

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Nicolas Pousset photographies

Parles nous de ton style. Portrait ou paysage ?

C’est donc vers le graphisme que je me suis ré-orienté très tôt à partir de la macro qui ne m’intéressait au final pas plus que cela. J’ai tenté au début de concilier macro et graphisme, puis ce dernier m’a finalement guidé vers d’autres domaines qui sont ceux des formes en général, de l’architecture et du design. En perfectionnant encore un peu plus mon regard graphique sur la photographie, je me suis mis à travailler sur le minimalisme, considérant qu’il ne peut y avoir d’approche esthétique du graphisme sans minimalisme. Le minimalisme est l’aboutissement de la création graphique, sa perfection lorsqu’il n’est presque plus possible de l’améliorer par soustraction du superflu qui distrait inutilement le regard. Je dis souvent que la puissance d’une photographie tient en réalité dans ce qu’elle parvient à NE PAS nous montrer. C’est un principe que j’applique aujourd’hui à l’ensemble de mon travail et qui me permet de soigner au maximum mes compositions et mes cadrages pour ne rien laisser au hasard.

http://www.nicolaspousset.fr/

http://www.nicolaspousset.fr/

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Le photographe qui m’ait le premier inspiré et guidé ma progression artistique se surnomme Bosniak. C’est un photographe parisien qui revendique une approche très graphique et chromatique de l’architecture. Il n’y a pas de code dans son travail, il ne respecte aucun principe de la photographie d’architecture dite « scolaire ». Bosniak laisse libre cours à sa créativité en s’affranchissant des principes très (trop ?) limitatifs de la photographie d’architecture à but commercial ou publicitaire. Vous pourrez visualiser son travail sur sa page DeviantArt.

Préparation de la séance, installation, workflow, post-traitement… que peux tu nous dire de ton organisation ?

Concernant l’organisation de mon travail, le repérage est un temps essentiel pour moi. Lorsque j’ai pris connaissance d’un nouveau sujet au potentiel photographique intéressant, je passe beaucoup de temps pour en étudier préalablement son histoire, son rôle, sa fonction, les possibilités d’accès (établissement public/privé), les possibilités de prises de vues, son orientation par rapport à la course du soleil, les photographies qui en ont été déjà faites pour éviter les reproductions, etc. Après seulement, lorsqu’il me semble bien connaître le bâtiment, je me rend sur les lieux pour le photographier. Cela m’évite bien des déceptions et des déconvenues d’ordre technique et me permet de rentabiliser au mieux le temps dont je dispose pour réaliser mes photos. La qualité finale des images semble s’en ressentir comparativement à des séances photographiques mal préparées ou improvisées.

http://www.nicolaspousset.fr/

Ton travail. Quelle est ta photo préférée à ce jour ? et pourquoi ?

Il est toujours difficile d’identifier LA photo de tout notre parcours qui nous plait le plus. Le photographe peut apprécier tout autant plusieurs de ses images mais pour des raisons parfois tout à fait différentes.

De mon point de vue je pourrais an minimum en identifier deux surtout parce qu’elles ont été prises dans des circonstances particulièrement inhabituelles et parce que je les trouve, à qualité équivalente avec certaines autres de mon portfolio, de ce fait beaucoup plus originales. Ce sont les images intitulées « Transition de phase » et « Le dernier passage ». Ces deux images me tiennent particulièrement à cœur car je sais que je ne parviendrais probablement jamais à la refaire si je le souhaitais. Les conditions de prise de vues étaient bien trop exceptionnelles et trop difficiles pour être réunies à nouveau si l’envie me prenait de les refaire.

Nicolas Pousset Photographies

Nicolas Pousset Photographies

Ton conseil pour les photographes pros qui nous lisent ?

Les quelques conseils que je pourrais délivrer aux photographes qui en auraient besoin, concernent l’humilité, la persévérance et la remise en question perpétuelle. Il n’existe rien de plus trompeur dans la vie que d’être ou de devenir un jour sûr(e) de soi, sur de son talent, sur d’être meilleur qu’un autre. L’autosatisfaction et l’excès de confiance en soi sont deux erreurs graves et malheureusement trop fréquentes dans le monde de la photographie. Comme c’est le cas dans toute discipline, vous serez en photographie de toute façon à la fois toujours meilleur et toujours moins bon qu’un autre photographe. La surévaluation de votre talent mettra un point d’arrêt
définitif à votre progression. Vous ne ferez à partir de là qu’au mieux stagner et vous répéter, au pire vous dévaluer. La remise en question permanente, la recherche de progression et d’amélioration constante sont les moteurs de la créativité. Accordez de l’importance aux remarques et critiques que l’on vous fait, et donnez vous les moyens de réaliser les photos que vous rêvez.

https://www.portraitoupaysage.com/graphisme-photographie-architecture/

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