La photographie peut aussi être funky !
La photographie est une interprétation de notre regard. Ce n’est pas une discipline qui se doit d’être lisse et homogène pour tous et Alison l’a bien compris. Jeune photographe moderne et pleine de talents, elle nous montre au travers de son parcours, de ses choix et ses images, comment raconter de belles histoires avec nos images tout en restant soi-même…
Ton histoire. Qui es-tu ?
Je suis Alison Bounce, mais mes amis m’appellent Ali :)
#jenaimepasparlerdemoi mais en quelques mots : Ardéchoise* amoureuse d’aventures et de nature dotée d’un bon grain de folie.
* Accessoirement photographe de mariage et aquatique.
Comment la photographie est entrée dans ta vie ?
Comme pour la majorité de mon histoire, c’est une rencontre qui m’a menée jusqu’ici. J’ai reçu pour cadeau mon premier reflex début 2011. Quelques semaines après, j’enchaînais les prises de vue pour le plus grand plaisir de mes proches qui adoraient se prêter au jeu de modèle.
Rien ne me prédestinait à cette aventure puisqu’au départ je ne rêvais que de camions rouges et de gyrophares bleus. Ma vie était uniquement rythmée au son des sirènes de pompier. Une passion mise de coté en 2010, mais toujours aussi présente au fond de moi. Après une reprise d’études et un nouveau diplôme en poche, mon réflex et moi-même sommes partis à sac à dos faire un tour du monde sur plusieurs mois. J’ai ouvert un blog pour partager mon aventure avec mes proches. Bien entendu, celui-ci était illustré par une tonne de photos. C’est grâce aux retours des centaines d’inconnus qui suivaient scrupuleusement mon expédition, me flattant pour mes images, qu’en revenant en France, je suis devenue Photographe Professionnelle. #unvraicoupdefolie.
Après trois années à m’essayer un peu à chaque domaine, c’est finalement l’univers du mariage qui me captivait le plus. Qui l’aurait cru ? #jedetestaisça
Me voici donc Ninja Photographe de Mariage avec une touche #funky et #happy en prime. Il me plait de capter les moments cocasses que personne n’ose photographier. C’est ma façon d’apporter un souffle nouveau aux photographies parfois gnangnans que mes aïeuls ont placardé chez eux. Je ne fais pas dans le conventionnel, de tout manière je ne le suis pas. Néanmoins il est important pour moi de rester conforme à l’ambiance et aux moments (amusants, émouvants, catastrophiques, festifs ..) de la journée. #unjeuPRESQUEdenfant car il faut savoir rester discret et concentré.
Depuis 2015, je m’amuse également sous l’eau. J’y photographie des familles, des futures mamans et des bébés apprentis nageurs. Une fois encore, c’est une rencontre qui m’a inspirée. Je barbotais sagement aux Philippines lorsque j’ai aperçu une future maman s’amusant à immerger son fils aîné. Ce moment était si beau vu du dessous, qu’il m’a manqué mon appareil pour le capter. L’eau étant mon élément, je n’ai pas hésité une minute. Le mois suivant j’étais en bassin avec une amie pour faire des tests. Puis, je me suis formée pour maîtriser davantage mes séances, être consciente des risques pour assurer au mieux la sécurité de mes muses. A présent, cet épisode photographique se poursuit et me porte vers de nouveaux horizons, bien que je manque cruellement de temps pour m’y consacrer pleinement.
Ton style. Portrait ou paysage ?
80% paysage et 20% portrait. Dans mon approche, l’un ne va pas sans l’autre bien que le paysage se prête mieux à la capture de moments en ce qui concerne le reportage.
Argentique ou numérique ?
En bonne HappyGeek que je suis, je vis avec mon époque et vois la vie en digital :)
Lumière naturelle et/ou artificielle ?
Il y a quelques temps j’aurais répondu franco : 100% naturelle. Aujourd’hui ma vision a totalement changé. Mon travail naît principalement de lumière naturelle, néanmoins, si la situation me le permet, j’utilise mes flashs pour créer et agrémenter mes reportages. C’est un chouette outil que j’ai laissé de côté bien trop longtemps.
Pour l’aquatique, l’un ne va pas sans l’autre.
Comment se compose ton sac photo ?
Arf, c’est rapidement le fouillis ! Du coup depuis l’an dernier j’ai décidé de l’alléger. J’ai deux boitiers canon 5d markIV montés sur un harnais Teya Project (que j’adore).
Côté objectifs c’est light, tout canon : 17-40mm f4 (Oui, je travaille avec cette chose #pinglescopainsmoqueurs), 35mm et 85mm
Et pour l’aspect arty, j’ai une jolie panoplie de flashs déportés.
Quel est le top 3 des photographes que tu suis ?
Si je devais restreindre la liste à trois :
- Erika & Lany Mann : Mes mentors <3 J’adore leur approche en reportage et j’admire le potentiel qu’ils tirent de leurs images.
- Monica Munoz : Sa folie et simplicité à photographier les gens
- Fer Juaristi : Le stylisme de ses images et l’humilité de son travail.
Quel serait le shooting/reportage de tes rêves ?
Celui d’une vie. Comme tous les photo-reporters, nous captons souvent une bribe d’histoire, ou plusieurs, mais toujours pour les grandes occasions. J’adorerai documenter une vie entière. Et pourquoi pas la mienne ?! Après tout en photographiant les autres, on s’efface à eux. Mon inspiration me provient de mon histoire, de mes expériences et de mes rencontres. Il me plairait de la partager et de la confronter à d’autres afin d’échanger plus en profondeur sur nos réelles inspirations.
Quelles sont tes astuces pour rester créative ?
M’évader, loin, trèèèèèsssss loin dès que je le peux. Je me coupe de tout et surtout de ce que font les autres. C’est aussi pour cette raison que je vis en Ardèche ;) Comme dis juste avant, je pioche au plus profond de moi pour nourrir mon esprit d’idées encore plus #oufs que les précédentes. Et si je ne peux pas partir, j’hiberne dans ma cave avec mon chat #MyLord pour regarder toutes les saisons de GOT.
Ton travail. Préparation de la séance, workflow, post-traitement… Que peux tu nous dire de ton organisation ?
LE FEELING ! Mes proches, en particulier mon Amoureux me voit comme un bordel organisé. #ilnapastort. Je prends les choses comme elles viennent et je m’organise toujours dans l’urgence en fonction des priorités. Ce qui est dingue, c’est que ce mode de fonctionnement m’apporte bien plus qu’il ne me dessert. J’ai appris à être réactive et réfléchir vite ce qui est un atout sur le terrain. Je reçois régulièrement des jeunes stagiaires dans mon atelier (oui certains ont un bureau, moi j’ai un atelier), et c’est la première chose que je leur partage : faire les choses consciencieusement avec le cœur, même si l’on est désorganisé, ça le fait toujours.
Trêve de plaisanterie j’ai tout de même un rythme rigoureux. Une fois les prises de vue réalisées, j’édite avec Photomechanic et retouche, sur lightroom et photoshop, mes images dans la foulée. Je me laisse un peu de temps pour y revenir dessus plus tard et valider mon travail. Une fois chose faite, j’envoie le résultat à mes clients via pixieset, une chouette plateforme de galerie en ligne.
Ton travail. Quelle est ta photo préférée à ce jour ?
C’est un souvenir de voyage. Plutôt récent puisqu’il date de mars dernier. Prise au Kenya, lors d’une immersion de 48h en tribu maasaï. Nous avons été accueillis par Ruben, berger et amoureux de sa culture, et sa famille. Une chance incroyable car très peu de backpackers ont l’opportunité de la faire sans passer par un circuit touristique.
La ville la plus proche se situait à deux heures de motocross pour vous dire. J’étais accompagnée de mon pote Maxime, aka Maxouuuuuu, que l’on aperçoit en train de jouer avec l’un des enfants de la tribu, en second plan sur la photo. Le premier plan, quant à lui, met en scène Ruben, rentrant ses bêtes à la tombée de la nuit. L’image n’est techniquement pas parfaite, l’instant est chouette mais l’importance de celle-ci résulte en l’aventure Humaine et personnelle que j’ai vécu.
Pour vous contextualiser un peu l’histoire, ce voyage en Afrique était mon premier sur ce continent. Je m’y suis rendue pour assister au prodigieux BALLS OUT d’Erika & Lanny, plus connus comme les TwoMann #highpression. Ce n’est donc pas un simple moment qui est présent sur cette photo mais le témoin d’une repousse de limites. Elle synthétise parfaitement le souvenir que j’ai de l’aventure.
As-tu des projets en préparation, ou réflexion ?
Alors pour ça il faudrait habiter dans ma tête, elles fusent à la minute par milliers. En tout cas pour 2018, j’imagine un focus sur ce qui est déjà en place avec une prise de temps pour mes proches et moi-même.
Quelles sont les 5 applications que utilisent au quotidien ?
- Réseaux sociaux (je généralise, car comme ils sont nombres, les 5 applications seraient déjà citées :p )
- Lightroom
- Photoshop
- Netflix
- Deezer
Comment te vois-tu d’ici 5 ou 10 ans ?
Pfiouuu c’est tellement loin. Difficile de se projeter lorsque l’on sait que tout peut basculer en quelques instants. Je ne fais aucune projection certaine. Ce qui est concret toutefois, c’est qu’à l’instant T je ne pense pas que la photo prendra encore autant de place dans ma vie. J’espère compléter cette compétence avec une autre. Ça y est voilà que mon cerveau bouillonne d’envies et d’idées. #cestrepartimonkiki #enlevezluilespiles
Ton conseil pour les photographes qui nous lisent :
Photographiez comme vous êtes :p et surtout « visez la lune pour atterrir dans les étoiles » #oscarwilde
Website – Alison Bounce
___
Si la photographie aquatique vous intéresse, lisez l’interview du photographe Harry Fayt.