Je vous présente aujourd’hui le talentueux photographe, Ivan Franchet. Spécialiste du mariage, ou plutôt du reportage qu’il s’agisse de familles, couples, mariés ou non. Découvrez ses images qui vous invitent au voyage, la fête et l’amour…
Ton histoire. Qui es-tu ?
J’ai 48 ans et depuis 10 ans exactement, j’exerce ce métier incroyable de photographe. Je suis spécialisé dans le reportage de mariage, mais également dans la photographie de famille, pour raconter des histoires…
Ma femme et mes filles de 10 ans me suivent dans cet univers pas toujours facile pour la vie de famille et il m’a fallu du temps pour trouver l’équilibre. J’ai longtemps travaillé dans des grands magasins spécialisés en tant que cadre ou gérant.
Comment aimes-tu te décrire ?
Je suis un idéaliste, un rêveur et j’ai compris depuis peu que je resterai le même.
Mon plaisir est de partager, de donner, de rendre ce bonheur que les gens vivent à travers mes photos. Je n’ai pas d’égo, uniquement l’envie de provoquer des émotions et de les capturer.
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Ton parcours. Comment la photographie est entrée dans ta vie ?
J’ai longtemps travaillé dans le commerce et l’événement déclencheur pour devenir photographe a été mon mariage. Je me suis penché sur cet aspect indissociable de ma vie : les souvenirs.
Bien avant lorsque j’étais enfant, mon papa, photographe amateur, m’a transmis les bases de la photographie. Le cadrage et la lumière étaient ses règles d’or. J’étais fasciné par la magie, et l’intemporalité qu’offrait une photo.
Puis après, le cinéma est devenu une passion.
J’ai délaissé la photo pendant près de 25 ans et lors de la rencontre avec celle qui allait devenir mon épouse, c’est redevenu une évidence, un besoin de donner, de partager à travers mon regard. Je prenais du plaisir uniquement à prendre en photo les gens dans la rue, ou ces petites scènes de vie que je vivais.
Ton style. Portrait ou paysage ?
Bonne question…
Pendant longtemps, j’étais pollué par cette idée que j’étais photojournaliste et donc le portrait était rare chez moi. Et puis au fil des années, j’ai pris du plaisir sur des plans différents. J’ai commencé à penser et cadrer autrement et tout naturellement, j’ai pris du plaisir au portrait.
Aujourd’hui la grande majorité de mon travail reste en paysage mais j’aime distiller des plans de plus en plus dans cet autre univers.
Tes choix. Argentique ou numérique ?
J’ai commencé en argentique, vu mon âge lol. Mais le numérique m’offre tellement plus de plaisir et de possibilités. Je ne pourrais plus faire marche arrière je pense, surtout dans mon activité.
Lumière naturelle et/ou artificielle ?
C’est une question essentielle à mon travail.
Il m’arrive encore de regretter de ne pas être aussi avant-gardiste ou technique que la nouvelle génération, mais non, j’aime cette sensation de me retrouver en prise avec la réalité de la lumière, sa beauté intrinsèque et l’effort que cela nous demande pour optimiser ce que l’on voit. Je ne suis pas un créateur, je raconte avec simplicité ce que je vois.
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Parles-nous un peu de ta charte graphique, ton logo…
Tout est épuré dans ma façon de faire donc je voulais transmettre cela par mon logo. Avoir quelque chose d’élégant car c’est ce que je recherche quand je prends des photos. Mais je réfléchis à impulser mon côté rock et il va y avoir du changement…
Matériel. Comment se compose ton sac photo ?
De plus en plus, j’allège mon sac que ce soit en poids ou en quantité.
Pour un côté tant pratique que professionnel, je possède 2 reflex Nikon : D3s et D750. Puis mes focales de prédilection le 85 mm 1.4 de chez Nikon et le 35 mm 1.4 Sigma. Par sécurité, j’ajoute le 24-70 Nikon, 2 flashs cobra Magnetmod et 1 Garyfong. Et le reste en accessoires (piles, batteries) inhérents au bon fonctionnellement de tout ça.
Tu dois partir 2 jours sur une île déserte, quel matériel amènes-tu ?
Aucun, je sais je suis fou mais si je me retrouve sur une île déserte je profite de chaque seconde, d’imprimer dans ma mémoire tout ce que j’ai vu et ressenti.
Sources d’inspiration. Quels sont les photographes que tu suis ?
Tout en haut, il y a Peter Lindbergh.
Ensuite il y a Erwin Olaf et Grégory Crewdson.
Quel serait le shooting de tes rêves ?
Je l’ai déjà accompli. J’ai travaillé 3 semaines au Brésil pour la Fondation Ayrton Senna.
Rien à voir avec le mariage, j’ai réalisé des reportages photo dans des écoles afin de documenter et témoigner de l’extraordinaire quotidien de ces gens qui aident des enfants en grande difficulté scolaire au niveau du primaire. Traverser le pays du sud au nord et partager tous ces moments avec eux, avec les enfants, entendre leur témoignage, cela a été l’un des moments forts de ma vie professionnelle et personnelle.
Quelles sont tes astuces pour rester créatifs ?
Je vais peut-être décevoir mais je ne m’inspire ni des blogs, ni de l’univers du mariage, au contraire, cela m’étouffe et je trouve que tout finit par avoir une certaine resemblance.
Ma richesse c’est celui que je suis devenu et cela m’a pris du temps pour l’accepter. Je suis un peu un solitaire dans la profession, discret aussi, mais finalement ce qui me permet d’être créatif ou plutôt de continuer à prendre du plaisir c’est de ressentir du bonheur lorsque j’appuie sur le déclencheur.
Préparation de la séance, installation, second shooter, workflow, post-traitement… que peux tu nous dire de ton organisation ?
Je base l’essentiel de mon travail sur la complicité. En amont, je pose quelques questions sur le couple, et j’essaie de connaître des détails importants. Mais le jour J que ce soit pour un couple, une famille, tout se base autour d’un bon café ou d’un bon repas avant de commencer. Sinon, pour optimiser une séance photo, c’est de bien anticiper l’heure pour avoir la meilleure lumière, pas très originale comme idée.
Bien échanger avec ses clients pour trouver le lieu, évoquer ensemble le choix des tenues vestimentaires, tout en leur laissant la plus grande authenticité pour obtenir le meilleur résultat pour eux.
J’utilise peu de second photographe, simplement par la difficulté logistique que cela représente parfois pour les clients.
Ton travail. Quelle est ta photo préférée à ce jour ? et pourquoi ?
Constance est un mannequin professionnel. Agée de 16 ans à cette époque, elle m’éblouit par son énergie et son implication dans ses séances. Cette robe est du pur savoir-faire de ce créateur et je voulais mettre en scène cette fluidité, cette dentelle souvent associée au classique et y rajouter cette modernité avec la grâce de Constance.
Photo réalisée pour un créateur de robes de mariée Alfredo Vaez.
As-tu des projets en préparation, ou réflexion ?
Je suis en pleine réflexion concernant mon branding, mon packaging, mais aussi, je change mes sites internet. Gros boulot en perspective mais je profite de cette période plutôt calme.
Mieux te connaître. J’aime / J’aime pas.
J’aime :
Ma famille
Les arts
Mes amis
Le Brésil
La générosité
Je déteste :
L’égoisme
Les anchois
Les incivilités
L’arrogance
L’uniformité
Comment te vois tu d’ici 5 ou 10 ans ?
Secret défense :)
Je suis en pleine réflexion car l’énergie que demande ce métier, je ne pense pas l’avoir dans 10 ans. Il va falloir que je me penche sur la question.
ton conseil pour les photographes qui nous lisent :
C’est très simple. Soyez sincères. Chacun de vous possède une vision unique sur la photo et donc une photographie unique. Cultivez cette force.