Tra’coeur d’images
Ton histoire. Qui es-tu ?
Je m’appelle Mirentxu. Je suis basque. Bon, mais pas que. J’ai 35 ans et j’ai la chance extraordinaire d’être la maman d’un petit garçon de 2 ans et demi. Après 8 ans passés dans le Sud -Est et le journalisme je suis revenue dans ma région d’origine où je suis installée à mon compte depuis 2007.
Avant je couvrais les évènements locaux. Aujourd’hui je couvre la vie des gens. Et c’est tellement plus passionnant.
Comment aimes-tu te décrire ?
Ouf. Sensible, rock’nroll, un peu directe, passionnée, joviale, indépendante , un petit caractère, un peu féministe sur les bords. Mais terriblement guimauve !
Ton parcours. Comment la photographie est entrée dans ta vie ?
Par la petite porte et sans se nommer je crois bien…
Dès les années lycée, ayant opté pour une option audiovisuel, j’ai aimé la narration. Mais sur une image fixe j’ai trouvé ça … grand . Petite on me prêtait très souvent une « imagination fertile ». Je l’ai pris pour un défi je crois.
4 côtés, une seule histoire, un seul moment, un seul essai. Waw.
Ton style. Portrait ou paysage ?
Définitivement, indéniablement …..portrait.
J’adore le paysage mais je ne sais l’utiliser que pour servir un portrait. Sauf que le portrait est un univers tellement vaste à explorer. Ouais. C’est ça. Le portrait c’est mon paysage à moi.
[bctt tweet= »Le portrait c’est mon paysage à moi. #MirentxuBellet #photographe »]
Tes choix. Argentique ou numérique ?
Je suis passée par les deux. J’ai opté pour un CAP photo à l’ère de l’argentique. J’ai grillé mes premiers rouleaux pour des portraits surexposés dans le sable au soleil de midi. J’ai vécu la magie du développement en chambre noire et la frustration d’une 36 poses sur un mariage. La torche Metz toujours réglée à 5,6 qui pesait un chameau et la subtilité du déclencheur souple sur un Hasselblad qui venait quand même de figer 200 personnes sur une photo de groupe. J’ai aimé passionnément l’argentique et j’ai gardé les appareils qui ont marqué mon histoire.
Par nécessité, j’ai évolué vers le numérique. Je l’aime aussi. Et j’aurais bien du mal à revenir en arrière aujourd’hui. Même si 2 bobines et demi contre 800 photos en rentrant d’un mariage aujourd’hui j’ai un peu cet amer goût de ne plus être tout à fait dans le premier défi que je m’étais fixé. L’image, la bonne, tout de suite.
Lumière naturelle et/ou artificielle ?
Naturelle. Je ne fais quasiment plus de photos en studio. J’exerce souvent au domicile des gens ou à l’extérieur dans des endroits ou des ambiances qu’ils affectionnent. Je prend un réflecteur tout au plus. La lumière fait partie du jeu.
Parles-nous un peu de ta charte graphique, ton logo…
Quand j’ai ouvert mon premier magasin j’ai cherché un nom pour mon entreprise. Il fallait impérativement qu’il y ait le mot coeur dedans . C’est ma soeur qui l’a trouvé. Il fallait quelque chose qui me permette de pouvoir réaliser absolument toutes les images qu’on voudrait bien me commander. Pas uniquement des mariages , des séances grossesse ou de l’évènementiel. Tout.
Je suis avide. De rencontres , de commandes originales, de découvertes, de nouveaux paris, de moments . Ah ben oui parce que si je fais de la photo c’est aussi parce que c’est quand même une excellente excuse pour les vivre, ces moments là.
Mon logo vient d’être refait par une jeune graphiste bordelaise qui a compris tout de suite ce que je souhaitais . Le coeur, toujours et pour toujours, le rose pour mon côté girly, les flashs … pour le côté rock.
Matériel. Comment se compose ton sac photo ?
Un Nikon D4ou D3S, un 50 mm 1,4 et un 85 mm1,4 pour le portrait, un 24-70mm 2,8 pour les mariages, un flash loin quelque part, des piles, des cartes mémoires et de visite, un sautoir oublié parce qu’il me gênait sur une séance avec un nouveau né, une pièce de 20cts d’euros porte bonheur parce que le jour où je l’ai eue dans mon sac j’ai été particulièrement contente de mes images, une batterie de rechange, un sifflet et un petit singe en peluche.
Matériel. Tu dois partir 2 jours sur une île déserte, quel matériel amènes-tu ?
Mon D3S et mon 50 mm 1,4. Je ne suis même pas sûre que je prendrais les bouchons.
Quel serait le shooting/reportage de tes rêves ?
Un de mes projet est de réaliser un reportage sur une naissance . D’accompagner un couple, une maman sur une rencontre aussi émouvante que celle d’avec leur enfant . D’en être le témoin et de leur raconter ce qu’il s’est passé. Encore et encore.
Quelles sont tes astuces pour rester créative ?
Les films. Je suis complètement bouleversée par certains plans, certaines scènes et certaines lumières qui me donnent envie de recréer une ambiance particulière. Voir et ne jamais s’arrêter de regarder tout ce qu’il m’est donné de voir.
Quelle est la formation que tu as préférée, ou celle que tu souhaiterais faire ?
Mon premier workshop (bien oui il y en a eu d’autres depuis) avec Félicia Sisco. Je n’en raterais un sous aucun prétexte. C’est ma référence en matière de portrait /gestion de la lumière. Plein me tentent. Tous m’ont apporté quelque chose.
Préparation de la séance, installation, workflow, post-traitement… Quelle est ta recette ?
Je travaille toujours seule quasiment. Je mise avant tout sur la proximité, l’échange, la convivialité et le fou rire. Je tisse bien souvent des liens privilégiés avec mes clients et de manière systématique avec les enfants. Je n’en oublie aucun. Jamais.
Je prépare mes séances en discutant longuement, je pose énormément de questions, j’ai besoin de me faire une idée, un scénario, de visualiser ce que sera la séance. Les séances avec les enfants s’articulent autour de jeux et je les prend tels qu’ils sont. Même si ça doit prendre plus de temps.Toutes façons je n’ai pas de montre et j’ai horreur de ça.
Pour le work flow, pas de système de notation ou de possibilité de revenir sur les images. Je supprime directement celles qui ne me racontent pas assez de choses. Je livre ensuite une galerie à mes clients qui leur permet de finaliser leur commande.
Mieux te connaître. J’aime / J’aime pas.
J’aime rire, les tatouages, mon 85 mm série D, le sourire de mon fils, les petits plaisirs.
Je n’aime pas les égos démesurés, le temps qui passe, la rancune, les adieux, l’heure d’aller se coucher.
Ta phrase, ton conseil pour les photographes qui nous lisent :
Je n’ai pas vraiment de conseils. Ce qui est certain les gars c’est qu’on ne fait que de la photo, rien que de la photo. On a rien inventé. On ne sauve pas des vies. Restez vous mêmes dans n’importe quelle circonstance, mais restez simples.
Ce n’est pas le secret pour être un bon photographe certes mais sûrement celui pour être quelqu’un de bien. Et derrière l’appareil justement, ça tombe bien il y a toujours un humain.
