Retour vers le XIXème siècle…
Une séance inspiration comme on a moins l’habitude d’en voir. Un superbe travail d’équipe orchestré par la talentueuse Sonia Blanc et sa collègue Caroline Lemaire. En espérant que l’époque du XIXème vous inspire vous aussi…
Qui es-tu ? Comment la photographie est entrée dans ta vie ?
Je m’appelle Sonia Blanc, je suis maman de deux jeunes garçons et j’habite idéalement entre Paris et Lyon. C’est grâce à mon aîné que la photographie est entrée dans ma vie. Si avant j’étais plutôt dessin et graphisme, la photographie est venue sur un coup de tête. Je voulais savoir faire de beaux portraits. Je me suis alors donnée les moyens d’atteindre cet objectif avec diverses formations, des rencontres avec d’autres photographes, et de l’entrainement, de l’entrainement, de l’entrainement…
Et depuis 2008, cette lubie est devenue une passion dévorante, puis un métier, un véritable révélateur de la beauté du monde qui m’entoure, un moyen d’expression qui m’offre la liberté d’exposer ce que je peux ressentir, ou ce que d’autres peuvent ressentir.
Ton style. Es-tu portrait ou paysage ?
Définitivement, il me faut de l’humain dans mes photos. Je m’en suis rendue compte au fur et à mesure. J’aime l’échange et le contact qu’il peut y avoir, voir le beau en chacune des personnes que je rencontre. Je dirais donc que je suis plutôt portrait, le cadrage m’important peu. Il est pour moi, le choix à un instant T de l’expression d’une volonté artistique. Je suis bien plus à l’aise avec des enfants, des femmes, des hommes, des familles, que des paysages. D’ailleurs… Je ne fais pas de photos de paysage.
Quelle est l’histoire derrière cette séance ?
L’idée de cette séance photo est arrivée par hasard. Vous savez ? De ces petits hasards de la vie qu’il faut savoir saisir. Un ami-modèle avait commenté un des portraits que je lui avais fait, en me parlant d’une légende au sujet de reflets dans la lagune de Venise. Fan de Mythologie, et autres légendes en tout genre, l’idée m’a plu immédiatement. Et me voila embarquée dans un nouveau projet !
J’étais également dans ma période « George Sand » et correspondances du 19ème siècle. J’ai lu avec plaisir ses lettres échangées avec son ami Gustave Flaubert, les poèmes d’Alfred de Musset, découvert les œuvres de Jane Austen. Et puis, tout à fait naturellement, un brainstorming créatif a été fait sur quelques semaines pour réunir des idées plus visuelles, affiner le style des costumes…
Costume, lieu, scénographie, modèles, coiffure… Comment as-tu réuni une équipe autour de ce projet ?
Je suis quelqu’un de dynamique et j’aime embarquer mon entourage (ami, collègue, ou même inconnus) dans mon univers. Il était naturel pour moi de me composer une petite équipe sympathique pour passer un bon moment autour d’un projet photo . J’aime ce côté fédérateur et créatif. La solitude ne me sied pas.
Spontanément, j’ai ainsi demandé à Sébastien, le modèle qui m’avait justement parlé de la légende, s’il voulait poser pour cette séance : il avait le profil idéal, ce côté intemporel et transposable à toutes les époques.
Pour cette séance, je voyais plutôt un couple. J’ai pensé à une amie sur Lyon, Maryse, toujours partante pour mes idées farfelues de projet photo, et dont la beauté classique permet de lui faire incarner n’importe quelle époque. De ce fait, ils avaient déjà posé pour moi, savaient comment je fonctionnais, et à l’inverse, je savais moi, comment ils étaient face à l’objectif pour les guider vers mes idées.
Et parce que la photographie, c’est plus agréable, fun et motivant à plusieurs, j’ai invité mon amie Caroline Lemaire, photographe lyonnaise, à se joindre à moi pour ce projet. A partir de ce moment là, le projet a continué d’évoluer avec nos deux points de vue. J’aime l’idée de pouvoir se soutenir, se confronter, échanger et partager sur une même idée. C’est ainsi que du projet initial « Légende de Venise » nous sommes arrivées doucement à « Les Amants maudits« .
Tout ce petit monde habitant sur Lyon, le lieu était tout décidé ! Et cette ville offre tellement de possibilités ! Je me suis donc déplacée jusqu’à eux. Caroline a pu faire le lien avec les différents prestataires que je ne pouvais pas rencontrer moi-même (j’habite au cœur de la Bourgogne). C’était ainsi plus simple et gérable.
Pour trouver le reste de nos prestataires, j’ai regardé les photos de mes collègues et artistes lyonnais pour repérer des MUAH dont le travail me plaisait. Une petite recherche Google plus tard, pour vérifier le site Internet notamment, et je prenais contact. C’est ainsi que j’ai trouvé l’excellente Mlle Théo Legrand.
Pour les costumes, Google a fait son office une seconde fois. Les costumes faisaient réels (je voulais éviter à tout prix le côté « Carnaval de Venise » avec des tissus de moindre qualité), et c’est Caroline qui s’est chargée de cette mission cruciale là. Nous avons donc fait appel à Styl Costume à Lyon, véritable caverne d’Ali Baba.
Le lieu définitif a été décidé une petite semaine avant la réalisation du shooting, avec une météo clémente. Nous avons finalement opté pour le parc de la Feyssine qui offre plusieurs types de lieux assez différents les uns des autres, parfait pour donner différentes ambiances à nos photos.
Qui est Caroline ?
Je suis Caroline Lemaire, j’ai 29 ans et je vis à Villeurbanne, près de Lyon. J’ai longtemps voulu travailler dans le domaine juridique, mais les aléas de la vie m’ont détournée de cette voie et je me suis retrouvée à chercher ce que je voulais réellement faire de ma vie. J’étais déjà une grande passionnée de photographie mais je ne me pensais pas capable d’en faire quelque chose. Pourtant l’idée de me lancer en tant que photographe professionnel ne m’a pas quitté et a fini par vaincre mes hésitations. C’est en m’armant d’une bonne dose de courage que je me suis lancée dans l’aventure en devenant mon propre patron en janvier 2014. En attendant que mon activité démarre comme je le souhaite, j’ai fait le choix de garder un temps partiel en semaine pour assurer mes arrières.
Caroline, qu’est-ce que ce projet t’a apporté ?
Quand Sonia m’a proposé de participer à ce shooting inspiration, j’ai accepté sans aucune hésitation. C’était pour moi l’occasion de travailler une nouvelle fois à ses côtés, ce que je trouve toujours intéressant et enrichissant puisque nous échangeons conseils et points de vue dans une ambiance bon enfant. C’était aussi l’occasion pour moi de prendre à nouveau des photos de Sébastien, mon beau-frère comédien, qui se prête bien volontiers au jeu de modèle et de faire la connaissance de Maryse, une amie de Sonia, qui s’avère être une modèle très agréable.
Ce projet a aussi été l’occasion de me faire plus confiance. Sonia n’habitant pas sur Lyon, j’ai pris la responsabilité de gérer les costumes en prenant les rendez-vous, choisissant l’ensemble des costumes et gérant les divers essayages. C’est un défi que j’ai relevé haut la main puisque j’ai réussi à trouver des costumes qui convenait à l’idée commune que nous avions de notre shooting.
Enfin, c’était aussi l’occasion de sortir de ma zone de confort puisqu’il m’a fallu penser mes photos plusieurs semaines à l’avance, ce qui n’est pas dans mes habitudes. Je suis plutôt une instinctive, qui se laisse guider par le ressenti du moment pour réaliser ses clichés. J’ai donc rempli, en duo avec Sonia, un tableau Pinterest rassemblant des idées de poses, de lieux, d’accessoires…
Je ne cacherais pas que, même avec tous ces préparatifs en tête, le naturel a bien vite repris le dessus lorsque je suis partie avec mes modèles à la découverte du parc de la Feyssine en jouant avec les décors qu’ils nous offrait.
Quel est l’objectif de cette concentration de talents ?
CAROLINE :
S’amuser, explorer un thème inspirant, faire de belles photos et montrer ce que l’on est capable de faire ensemble. C’était l’occasion de sortir des sentiers battus de la photo portrait standard avec des costumes d’époque et des comédiens, tout en prenant plaisir à travailler ou retravailler ensemble. Bien sûr, un shooting inspiration est toujours l’occasion de s’offrir un peu de visibilité pour nous photographes, mais aussi pour Sébastien qui a pu alimenter son book de comédien.
Quels sont vos conseils pour bien organiser une séance inspiration ?
SONIA :
De s’entourer de personnes qui nous complètent : avoir les mêmes compétences c’est bien, mais cumuler des compétences différentes, c’est encore mieux !
Avoir confiance aux personnes dont on fait appel, cela permet de lâcher prise et de ne gérer que son propre domaine de compétences avec sérénité.
Et surtout, surtout, ne pas se mettre la pression et s’amuser ! S’ouvrir au monde et faire ce qu’il nous plait, créer, sans commandes et sans contrainte, de temps en temps, cela permet de relâcher la pression et de se ressourcer artistiquement parlant.
Les idées peuvent vraiment venir de là où l’on s’y attend le moins, et garder toujours un petit carnet sur soi est essentiel : pour noter un mot, une phrase, un concept… Puis laisser mûrir ce petit carnet jusqu’à ce que l’idée fasse son chemin.
CAROLINE :
D’être prévoyant et organisé. Et de bien s’entendre bien sûr. Il faut d’abord pouvoir se mettre d’accord sur le thème, le cadre et la date du shooting puis s’organiser suffisamment tôt avec les modèles pour une ou plusieurs séances d’essayage si, comme nous, on emprunte des costumes. Préparer un shooting inspiration prend donc du temps en amont. Il ne faut pas non plus négliger les préparatifs le jour J en prenant en compte le temps nécessaire à l’habillage et au maquillage, de même que les temps de trajet et enfin la saison qui influe sur la lumière. De plus, je pense que j’organiserai une rencontre avant le shooting photo entre les deux modèles que je veux faire travailler en duo afin de les mettre plus à l’aise l’un envers l’autre.
Nos prestataires :
- Modèles : Sébastien Chaperon, comédien et Maryse
- MUA : Melle Theo Legrand Site
- Costume : Styl Costumier
- Photographes : Sonia Blanc (So Plurielle Photographie) et Caroline Lemaire (Drkrokodile Photographie)
6 Comments
Superbe découverte ! Les photos sont magnifiques, et l’ambiance y est juste parfaite ;)
xx, Clémence
Très jolies photos, par contre quitte à parler de Sand, Austen, Musset, etc., autant ouvrir Wikipédia (ou soyons fou, un dictionnaire) et vérifier qu’on parle du bon siècle. Soit le 19e. Pour une ambiance 18e, il aurait fallu des marquises en perruque poudrées. Mais je suppose que c’est un détail…
Vous avez raison, ce n’est pas un détail, c’est une erreur. Merci de votre passage ;)