Photographe de mariage au Leica M
Fred Courtois, un photographe au parcours complètement atypique, nous fait part ici de son histoire et de son choix de basculer d’un équipement reflex Nikon « traditionnel » au Leica M240 ! Un choix osé, qui a pourtant tout son sens…
Qui es-tu ?
Salut ! Je m’appelle Fred Courtois, j’ai 42 ans, marié, 3 enfants. J’habite en région parisienne et je suis photographe de mariages, en plus d’un métier de commercial à plein temps. Les semaines sont donc bien remplies, d’autant plus que je photographie aussi pendant mon temps libre.
Comment la photographie est entrée dans ta vie ?
Adolescent, je voulais être réalisateur pour le cinéma. C’était un moyen de sortir du quotidien, de voyager, de m’évader… Je finissais les bobines Super 8 de mon père en filmant des petites figurines dans des décors que je fabriquais. Mais comme c’était compliqué et cher, je me suis rabattu sur la photo avec un Canon AE-1, trouvé par mon père. La cellule ne fonctionnait plus. Je n’y connaissais rien mais j’adorais le rendu du 50mm f1,8 et la faible profondeur de champs. Je me suis alors documenté sur la technique. J’allais à la bibliothèque municipale pour regarder des livres et des magasines consacrés à la photo. Le noir et blanc est tout de suite devenu une évidence. J’adorais regarder le magazine Photographie (maintenant disparu) qui proposait des portfolios de photographes auteurs et artistes.
Plus tard, après avoir eu toutes sortes d’appareils, j’ai arrêté mes études à la Sorbonne pour faire une école photo. Le CAP de photographe en poche, j’ai travaillé dans un magasin que j’ai ensuite racheté. Puis, l’essor du numérique a eu raison de quasiment tous les photographes de quartier. J’ai alors changé d’orientation professionnelle. Depuis 4 ans, j’ai repris une activité de photographe professionnel, grâce à la facilité du statut d’auto-entrepreneur.
Es-tu Portrait ou Paysage ?
Ta question a un double sens. S’il s’agit du sujet, je préfère le portrait. La relation à l’autre, le mystère d’un regard, l’interprétation d’une expression, c’est fascinant ! S’il s’agit du cadrage, plutôt paysage, c’est plus naturel et proche de notre vision.
Argentique ou Numérique ?
J’ai débuté la photo avec l’argentique que j’ai pratiqué pendant pas mal d’années. Sauter le pas du numérique a été compliqué, car le rendu ne me plaisait pas du tout. Les progrès des capteurs et des logiciels de post-traitement, ainsi que la souplesse et la maîtrise totale de son travail, ont fini de me convaincre. J’aime trop l’étape du post-traitement, les possibilités et la créativité qu’elle permet pour revenir maintenant à l’argentique.
Parles nous de ton attachement pour Leica…
J’ai découvert le Leica M à travers le fabuleux travail des photographes de l’agence Magnum. Dès que j’en ai eu la possibilité, j’ai acheté mon premier Leica, un M4-2 sans cellule. Même si j’ai adoré les photos faites avec, je l’ai revendu car, à l’époque, le reflex correspondait plus à ma façon de travailler. J’ai racheté un M6 l’année dernière, revendu également. Les contraintes de l’argentique m’ont définitivement lassé de ce procédé. Récemment, j’ai finalement investi à nouveau dans un Leica, un M240 numérique. Pour moi, le meilleur des deux mondes. Un beau petit boitier au look rétro, très discret mais surtout super agréable à utiliser et à manipuler.
Je l’utilise beaucoup pour mes photographies personnelles, mes enfants, la photo de rue. Je l’ai souvent sur moi. C’est un complément parfait de mon Nikon D800.
Quelles sont les qualités du Leica M240 pour la photographie de mariage ?
Surtout la discrétion, par sa taille et son déclenchement presque inaudible. On ne photographie pas de la même manière avec un appareil à télémètre et un reflex. L’approche est différente. J’espère donc bien évoluer dans mon travail sur les mariages, et proposer d’autres images que je ne faisais pas jusqu’à présent avec mes Nikon.
Comment apportes tu cette touche argentique à tes images?
L’argentique, c’est ma culture. Mes post-traitements sont donc à base de presets VSCO en tous genres (négatif, positif, pola…), que je modifie en fonction des images. Je rajoute du grain pour donner du relief, de la texture, de la vie à l’image. J’aime bien changer mes traitements, les contrastes, les noirs, les couleurs en fonction des photos, de l’humeur du jour, du sujet, etc… D’ailleurs, j’ai parfois plusieurs versions d’une même photo. Impossible de faire ça en argentique…
