Je m’appelle Antoine Dominique ( mon nom de famille est Dominique ), j’ai 25 ans et je suis photographe professionnel.
J’ai commencé la photographie vers l’âge de 15 ans, tout d’abord par passion. Après le BAC, je me suis perdu 2 années à la fac, ne sachant pas trop quoi faire de mon avenir. Toujours passionné par la photo, j’ai eu de plus en plus envie d’en faire mon métier. Pour cela, je me suis renseigné pour connaître les différents cursus pour accéder à la profession. Après quelques hésitations, j’ai choisi la voie de l’apprentissage où j’ai effectué un CAP et un BTM, le tout durant 3 années. Au long de ces formations, j’ai découvert LE métier de photographe, ses joies, ses peines, ses difficultés, ses bonheurs, … Mais j’ai également vite compris et ressenti que j’allais m’épanouir dans ce métier et ce grâce à la rencontre d’autres photographes et de professeurs qui m’ont donné la fièvre de la photo.
Dès l’obtention de mon diplôme en juillet 2012, j’ai été contacté par un ami photographe qui m’a proposé de venir travailler dans son studio. J’ai accepté, je suis désormais photographe portraitiste dans ce studio dans le Sud Ouest de la France.
Comment est venue l’idée de ce projet ?
Lors de mes études, je devais préparer un projet personnel, une série photographique, à rendre à la fin du cursus. Je me suis tourné rapidement vers le rugby. Tout d’abord parce que je suis né dans le rugby. Originaire du Sud-Ouest, ici c’est presque une religion. Je garde un souvenir ému des dimanches où j’accompagnais mon père jouer au rugby. Et je reste encore marqué par l’ambiance de ces journées. Les cris des supporters, les bus décorés aux couleurs des équipes, l’odeur de camphre , les chansons, le bruit des impacts entre les joueurs, les oranges à la mi-temps, … Cette ambiance là, je voulais la mettre en image. Pour cela, j’ai choisi de me concentrer sur les joueurs et plus particulièrement sur leurs émotions.
Quel(s) est(sont) ton(es) objectif(s) ?
Sans parler d’objectifs, j’avais la volonté de montrer le rugby différemment. Ce qui explique le choix de ce traitement NB contrasté et travaillé grâce à des masques. Ensuite, j’ai construit ma recherche sur 3 axes. Le 1er étant de montrer la force sociale du rugby. C’est un formidable outil de socialisation, ici dans les campagnes. Toutes les classes sociales y sont représentées sur ou autour du terrain. De plus, le rugby arrive à réunir et à fédérer des personnes autour d’un but commun : l’équipe. Alors qu’il en est parfois impossible dans d’autres lieux de la société.
Le 2e axe de recherche s’est concentré sur l’esprit de combat des joueuses et joueurs. Cet esprit, je l’ai retrouvé sur chaque match que j’ai pu photographier. Cette motivation m’a vraiment fasciné et elle est difficilement explicable. Qu’est-ce qui pousse les joueurs, chaque dimanche, à aller se frotter à 15 autres gaillards ?
Enfin, pour le 3e axe, j’ai voulu casser les codes et les à priori de ce sport. Le rugby étant caractérisé comme un sport de bourrin, de brutes, … C’est un sport violent mais le collectif, l’esprit d’équipe, l’esprit de combat, … font naitre dans chaque équipe une solidarité et une fraternité hors du commun. Dans les moments d’émotion que vivent ces joueurs, dans la victoire et dans la défaite, cette solidarité et cette fraternité font alors apparaître une forme de tendresse entre les joueurs. Insoupçonnée de la part de beaucoup de spectateurs, d’observateurs, de commentateurs du rugby, cette tendresse est à mon sens la force et la preuve de la complexité du rugby.
Quel est ton conseil pour les photographes qui nous lisent ?
Il est difficile, à 25 ans, de donner des conseils. Je leur dirais quelque chose que je me dis souvent. Si on veut que les choses se passent, il faut d’abord le vouloir et surtout croire en leur réussite. Croire en soi, en ses capacités et ne pas abandonner face aux premières embûches, c’est une des notions les plus importantes lorsqu’on veut réaliser un projet. Avec de la volonté et de la confiance, on peut arriver à bout de bien de projets, de travaux, …