Le Portrait boudoir
Cet article fait écho à celui de Priscilla pour qui la photo peut être une thérapie pour les femmes. Vous découvrirez ici, Amandine Crochet, talentueuse photographe pour qui le portrait boudoir est un art au service de l’épanouissement des femmes…
Ton histoire. Qui es-tu ?
Je suis Amandine Crochet, fraîchement quarantenaire et divorcée, maman d’un garçon adolescent, amoureuse d’un homme exceptionnel, photographe depuis 10 ans et à mon compte à plein temps depuis 2012.
Spécialisée dans le portrait et le reportage de mariage, j’ai développé un travail spécifique autour de la femme et la photographie boudoir sous le nom de Sweetness Boudoir, une merveilleuse aventure qui me permet de rencontrer des femmes formidables et de les aider à avoir une meilleure image d’elles-mêmes.
Comment la photographie est entrée dans ta vie ?
Par hasard, une amie travaillait pour une boîte à mariages qui cherchait à former des photographes, j’avais du temps l’été car mon activité de danseuse avait surtout lieu de septembre à juin, j’ai donc tenté l’aventure sans penser qu’un jour je serais à mon compte et en activité à temps plein et encore moins que je photographierais des femmes en sous-vêtements, disons que mon éducation et mon parcours ne m’avaient pas du tout préparée à ça !
Pourquoi te spécialiser en photographie boudoir ?
La spécialité en photographie boudoir là encore survient du hasard, d’abord une commande par une amie, puis un stage avec Karine Huard, puis les demandes qui
arrivent, une, deux… J’en suis à 50 portraits boudoir en 3 ans et il se trouve que j’ai pu développer, au-delà de mon style, une relation particulière avec les femmes ; mais honnêtement, et bien malgré moi, j’ai dû le conscientiser pour me rendre compte du
pourquoi et du comment.
Quelque part, je répare une partie de moi en aidant les femmes à se retrouver et à réparer l’image désastreuse qu’elles ont d’elles-mêmes.
Tu parles d’un aspect thérapeutique, quels maux soignes-tu ?
Mauvaise image de soi, perte de confiance en soi sont souvent les maux qui reviennent dans les échanges avec les femmes avant la séance. Si je me fie à ce que j’entends au téléphone, je peux facilement penser que je vais devoir photographier une femme absolument affreuse, et quand j’ouvre la porte, je vois des femmes belles, adorables, magnifiques, et je me demande toujours bien pourquoi elles ont cette image si déformée d’elles-mêmes, cela vient très souvent de l’enfance et l’adolescence, et parfois d’une relation amoureuse qui a laissé des marques, ou encore d’une maladie qui a changé à jamais leur corps… Mais parfois aussi elles ont déjà très confiance en elles et aiment leur image, elles font une séance pour leur amoureux, pour le fun, je ne fais pas que de la »photo-thérapie ».
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Sue Bryce et Jen Rozenbaum que j’ai eu la chance de voir en conférence à la wppi en 2013 et 2015 m’ont particulièrement touchée par leur vision de leur travail, la force et le courage qu’elles ont dû développer. Sinon, je m’inspire beaucoup de la mode et la peinture de la Renaissance, mais surtout je m’inspire des femmes que j’ai en face de moi, chacune apporte quelque chose de particulier. Danseuse professionnelle pendant 17 ans, j’ai sûrement développé une lecture du corps
particulière.
As-tu un secret pour mettre à l’aise tes modèles ?
Pour mettre à l’aise mes modèles, je parle beaucoup avec elles, on papote entre femmes, on rigole (ou pas ;)), et surtout je les guide beaucoup, elles ne sont jamais seules à ne pas savoir quoi faire. Je pense que j’ai développé beaucoup d’empathie, ce qui me demande de l’énergie car je donne beaucoup et je suis juste rincée après une séance, mais ça en vaut la peine, surtout quand on reçoit ce genre de message après la visualisation des images, une manière de résumer ma mission et ma vision de ce travail :
»J’ai 56 ans cette année ; et j’ai passé 28 ans de ma vie à douter… J’ai douté de moi pour tout, et en ma capacité de séduction particulièrement (mal dans mon corps, timide, inhibée : et donc mal dans ma vie!). Je désirais vraiment MA séance photo-boudoir; mais je la redoutais également tant elle me renvoyait à des moments difficiles de ma jeunesse. J’ai failli ne pas venir ; mais mes amies « n’ont rien lâché …Je me suis fait violence, et…me voici sur tes photos: femme mûre, souriante, séduisante, sensuelle, sexy même…Comment te remercier Amandine pour cet immense cadeau que tu me fait? Je ne m’étais jamais jamais vue ainsi! Je ne savais pas que j’étais comme celà! Quelle découverte, quelle sensation exquise, quel bonheur, quelle fierté…tous ces sentiments qui d’un seul coup « m’ont sauté aux yeux »…Ta patience, ta gaieté, ton écoute, ta gentillesse, tes encouragements m’ont permis de me dépasser pour obtenir cette victoire sur mon passé et sur moi même. Je me sens merveilleusement bien, confiante, sure de moi; et je ne cesse de regarder ces magnifiques photos que tu as faites. Merci le mot semble bien
faible au regard du bien être qui s’est installé en moi depuis cette séance photo. »
1 Comment
Bravo bel interview. Ces moments de partage entre femme que je connais bien retranscris à la manière d’Amandine sont touchants avec de belles images.